NWTG
Nowhere to go
Au départ, un séjour dans un petit village suisse trop tranquille, perdu au milieu de nulle part, aux paysages pittoresques, aux sommets et aux nuits constellés de flocons. Pourtant, dans ce décor idyllique comme le parangon de la sérénité et de la tranquillité, un étrange sentiment d’enfermement, renvoyant à une angoisse existentielle profonde.
L’espace devient l’étrange écho de la peur de la page blanche, de l’abîme du vide intérieur, du vertige de la recherche du sens qui ne se laisse pas approcher ou se délite. Est-ce le paysage psychique qui a généré la lecture du paysage physique ? Est-ce l’inverse ?
Le vide est élément de génération, de création : il en faut pour le remplir, comme l’espace pour la circulation. Capter ce vide gonflé de promesses, cet espace démesuré qui saura apprivoiser l’ordonnancement d’un monde à ma mesure.
Je parcours ce vide, ce temps, ces espaces, leur procurant rythme et sens : le vivant qui se cache partout, dans les brindilles infimes, dans les choses qui semblent nous exclure, dans cette temporalité qui nous fait progresser.
Choisir d’avancer, non d’aller quelque part. Ecouter les rythmes de ses pas, de son cœur, de ses pensées pour se heurter à l’étrangeté du monde qui m’entoure, offrant son absurdité au jugement de mon sourire.